Le blog de Tesserack

Connection

Horloge

Il est 13h27m38s
Vendredi 17 Mai 2024

QR Code

Une alternative au capitalisme financier : le capital éthique

Dernière modification : Lundi 08 Janvier 2018, 19h24
Publié : Lundi 24 Octobre 2011, 15h11

On le constate un peu plus chaque jour, le capitalisme financier actuel atteint ses limites. Les crises se succèdent, on découvre que tout le système se base sur la dette, le pouvoir d'achat diminue, etc. Et pourtant les banques, les grandes entreprises, les politiciens entre autre continuent à s'enrichir sur fond de combines financières et de corruption, obsédés par le profit. Il est tant de basculer vers un nouveau système prenant en compte l'éthique, la contribution écologique, la contribution sociale, ... des personnes et des entreprises.


Le capital éthique : principe général

Aujourd'hui, chaque personne et chaque entreprise dispose d'un capital financier. Imaginons que l'on remplace ce capital financier par un capital "éthique". Chaque personne et entreprise disposerait d'un certain nombre de "points éthiques", et chaque action peut faire perdre ou gagner des points éthiques. Le but étant qu'à chaque fin de mois par exemple, ce capital ne soit pas négatif.
Des points éthiques pourraient être gagnés en effectuant des actions tel que du bénévolat, une participation la vie sociale, culturelle, ou encore la recherche scientifique, etc... En contre partie, des points éthique sont perdus pour chaque action engendrant des déchets ou autre impact écologique. Ainsi, on pourrait "acheter" des objets avec des points éthiques, objet dont le coût dépendrait de l'impact écologique qu'a engendré sa fabrication. Le "prix" d'un objet ne serait donc plus fixé par le marché, le rapport offre/demande.


Le capital éthique d'une personne

Chaque personne aurait donc a son actif un capital éthique qui serait notamment utiliser pour l'achat de biens/services au lieu d'utiliser de l'argent comme aujourd'hui.
Une personne peut gagner des points éthiques de différentes manières : participer à une ?uvre caritative, participer à des formations, à l'éducation des jeunes, à des actions de sensibilisation, utiliser de l'énergie renouvelable (installation de panneaux solaires), participer à la vie sociale ou culturelle, aider à la recherche scientifique ou médicale, proposer des idées/innovations, faire des dons à des associations, ...
Un dispositif serait notamment intéressant à mettre en place, il s'agirait de faire gagner des points éthiques à une personne en fonction de l'entreprise dans laquelle elle travaille. Si une entreprise a un capital éthique positif, chaque salarié gagnerait un bonus important de points éthiques. A l'inverse, si une entreprise a un capital éthique nul voire négatif à la fin du mois, les salariés ne gagneraient que peu de points éthiques. Ce dispositif permettrait de rendre plus attractives les entreprises ayant une bonne éthique.


Le capital éthique d'une entreprise

Les entreprises disposeraient donc également de leur propre capital éthique. Le principal élément qui ferait perdre des points éthiques à une entreprise serait l'achat de produits ou de matières premières. Plus le coût écologique du produit acheté est élevé, plus l'entreprise perd de points éthiques. Le transport serait également pris en compte, ce qui pénaliserait par exemple les entreprises important des produits de Chine. D'autres facteurs entreraient en ligne de compte, tel que la quantité de gaz à effet de serre émis par une usine, ou encore les conditions de travail des ouvriers.
En ce qui concerne les gains de points éthiques, plusieurs possibilités s'offriraient aux entreprises. Tout d'abord, il faudrait prendre en compte la qualité et l'utilité des produits fabriqués ou des services proposés par l'entreprise. Ensuite, l'entreprise bénéficierait de bonus si elle utilise des énergie renouvelable, recycle ses déchets, propose des formations ou des visites de ses locaux, met à disposition de la communauté des innovations technologiques (brevets), participe à des actions humanitaire ou de sensibilisation, etc...


La gestion du capital éthique

Chaque personne et chaque entreprise (ou autre personne morale) ayant un capital éthique, la question de la gestion de cette nouvelle économie se pose. On pourrait ainsi imaginer que des organismes de gestion soient créés, et seraient alors l'équivalent des banques actuelles. Chaque personne aurait un compte dans l'un de ses organismes de gestion (au choix), ces derniers pouvant être publics ou privés. Ces organismes mettraient à disposition de leurs clients des cartes (équivalentes des cartes bancaires) qui leurs serviraient à effectuer leurs "achats". Pour gagner des points éthiques, chacun peut par exemple participer à une opération humanitaire, à une association, ou encore donner des formations. Ainsi, les associations, ONG, organismes de formations, organismes de tri de déchets, ... qui serait agréés par l'État auraient la possibilité de faire gagner des points éthiques via ces organismes de gestion.


Avantages et inconvénients d'un tel système

Le grand avantage de ce système est de se baser sur l'écologie, la limitation des déchets, et l'altruisme. Le but est de favoriser l'utilisation d'énergies renouvelables, le tri des déchets, le développement de la vie sociale et culturelle, ...
Dans ce système, une personne n'aurait pas forcément besoin de travailler pour vivre, elle pourrait se contenter de passer du temps dans des associations, des actions humanitaire ou encore dans la recherche scientifique. A l'heure ou les machines remplacent peu à peu les hommes pour les travaux pénibles, le chômage ne serait presque plus un problème.
L'autre grand avantage est gommer partiellement voire complètement les problèmes existant dans le système financier actuel, à savoir, les dettes, la spéculation, les inégalités de richesse, la corruption, les crimes liés à l'argent (vols, braquage, trafics, ...), etc.
Cela dit le système décrit ici n'est qu'à l'état d'idée, il est très loin de prendre en compte toutes les problématiques actuelles que l'on peut rencontrer dans nos sociétés. Il faudrait vérifier si il est possible de prendre en compte toute les chaines de fabrication et de distribution de tout type de produit, réfléchir à comment fixer les coûts de chaque produit ou service (basé sur les matières premières utilisées, les déchets produits ?) et surtout à qui fixes ces coûts (l'État à des organismes indépendants ?).
La question de la relation avec les autres systèmes se pose également. Pourrait-t-on convertir des points éthiques en dollars par exemple ? et si oui ne serait-ce pas là une des failles du système, l'utilisation de la parité dollars/point éthique pour faire de la spéculation ?


Alors que le système financier actuel semble se fragiliser un peu plus chaque jour, il est grand temps de penser à un nouveau système qui prendrait réellement en compte l'humain et le respect de son environnement. Encore une fois, le système décrit ci-dessus n'est qu'une vague idée qui se doit d'être améliorée, critiquée ou modifiée. Cela dit il s'agit d'une voie nouvelle, une voie qui est complètement en dehors de système bipolaire capitalisme/communisme.

0 commentaire(s) à propos de cet article
Blog personnel de Tesserack -
Licence Creative Commons